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La parentalité réflexive, boussole d'une relation plus apaisée?


La parentalité positive, positive pour le développement de l'enfant, est un mode éducatif reposant sur des principes fondamentaux, des connaissances, méthodes et outils permettant aux enfants de grandir dans un environnement familial respectueux de leurs stades de développement. Elle s'adosse aux découvertes en neurosciences, qui donnent des indications sur le fonctionnement et la structure du système nerveux, pour proposer des approches parentales plus en ligne avec le développement de l'enfant tant sur le plan neurophysiologique, social, émotionnel, psychologique, biologique que cognitif. Elle cherche de fait à inscrire parents et enfants dans une relation constructive et connectée, où les enfants sont acceptés comme des enfants, avec des compétences qui leur sont propres, aussi différentes soient-elles de celles des parents.


La parentalité positive s'est énormément démocratisée ces dernières années et est autant adulée par certains qu'elle est critiquée par d'autres.

Il est vrai qu'il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver au milieu de tous les ouvrages, les méthodes, les outils de parentalité positive ou bienveillante. Il est alors facile de l'interpréter, de se laisser convaincre ou encore de se laisser culpabiliser.

Car si la définition de la parentalité positive est relativement simple, son application n'est pas facile pour autant. Elle est même relativement complexe, et pour cause!

Être parent, c'est à la fois élever un petit être au cerveau très immature et donc aux réactions, langages, comportements et besoins parfois très différents voire opposés aux nôtres, et en même temps faire face à des émotions d'enfance insatisfaites, non identifiées voire refoulées, qui resurgissent au travers de nos propres enfants. Ce sont d'ailleurs les deux freins principaux à des relations plus sereines.

Pris séparément, chacun de ces freins peut déjà se révéler être un défi au quotidien, mais mis ensemble, ils nous font nous sentir parfois complètement dépassés.


Et dans ces moments là, il n'est pas toujours évident de se remémorer les outils que la parentalité positive met à notre disposition. Car des outils, il y en a beaucoup. C'est un avantage indéniable car cela nous permet d'avoir un choix important, mais c'est ce même avantage qui parfois nous dessert. Car c'est justement parce qu'il y en a autant que certains nous parlent et d'autres non. Sans compter que savoir lequel utiliser lorsque, exaspérés, nous avons du mal à réfléchir, est loin d'être évident.

Ainsi, si le terme de "parentalité positive" regroupe de nombreuses notions, il n'est pour autant pas forcément très parlant.

Pour cette raison, chez Familyologie nous lui préférons le terme de "parentalité réflexive", qui nous semble plus lisible, notamment lorsque nous nous sentons dépassés face à certains comportements de nos enfants.


Comme un mode d'emploi, ce terme nous donne une feuille de route claire pour nous permettre d'agir de façon plus favorable, de façon presque automatique. Car si la parentalité positive n'a pas pour vocation à être un mode de pilotage automatique, bien au contraire, elle a quand même pour but ultime de nous permettre d'agir avec connexion, en lien avec nos enfants. Et pour en arriver là, il faut bien commencer quelque part. Et c'est ce que ce terme de "Parentalité réflexive" propose.



Mais alors, en quoi consiste ce terme de "parentalité réflexive"?

S'il y a deux notions FONDAMENTALES (mais pas exhaustives pour autant) à retenir de la parentalité positive, c'est l'accompagnement des émotions de l'enfant, c'est-à-dire le reflet ou la réflexion émotionnelle, et l'accompagnement du cheminement de pensées, c'est-à-dire la réflexion intellectuelle.

Pour cette raison, nous l'appelons même "Parentalité Réflexive²", pour nous rappeler qu'elle réfléchit deux fois!


Autrement dit, s'inscrire dans une parentalité réflexive, c'est maintenir le lien avec son enfant:

1. En reflétant l'émotion ou ce que le comportement de l'enfant vous dit sur ce que l'enfant ressent. Il est question ici de refléter, comme un miroir, c'est-à-dire de renvoyer en reflet, en verbalisant ce que nous voyons, sans nous laisser submerger, traverser par cette émotion.

Cela s'applique tant aux émotions fortes qu'aux évènements du quotidien.

Par exemple, votre enfant joue alors qu'il est l'heure de partir à l'école. Vous pouvez lui dire:

"Tu n'as pas envie de partir hein, vraiment pas du tout! Tu préfèrerais continuer de jouer... Je comprends bien tu sais. Tu as le droit de ne pas toujours vouloir aller à l'école aujourd'hui. Comment tu te sens à l'idée d'aller à l'école aujourd’hui? Qu'est-ce -que tu te dis? Ça te fait plutôt oui ou plutôt non dans ton corps à l'idée d'aller à l'école ce matin? etc. "

En reflétant ce que vous voyez, vous lui montrez que vous êtes connectés à lui, à ce qu'il vit, ce qu'il ressent. Vous êtes à son écoute et lui permettez d'exprimer pleinement ses émotions ou ses sentiments. Cela favorise le besoin d'attachement, besoin fondamental au bon développement de l'enfant.


2. En lui permettant d'utiliser son cerveau supérieur, siège, entre autre, de la réflexion intellectuelle, cognitive, émotionnelle etc. pour l'inclure dans l'action (au lieu de la subir), lui permettre de prendre la bonne décision par lui même, et ainsi favoriser la satisfaction de son besoin de pouvoir personnel, c'est à dire le sentiment d'avoir un impact sur sa vie.

Pour se faire, il est possible de lui poser des questions, de lui proposer de générer des idées avec vous pour trouver un terrain d'entente, de lui laisser le choix, de le faire participer à la résolution d'un problème ou d'un conflit, de lui donner une responsabilité, de le faire rire, de faire appel au jeu, à l'imaginaire, à la créativité, à l'humour etc.

A ce stade, un certain nombre d'outils s'offre à vous et il convient de choisir celui ou ceux qui semble(nt) le plus adapté(s) à la situation. En gardant à l'esprit que plus l'enfant sera amené à se sentir acteur de la décision, plus il sera motivé à coopérer et plus la connexion entre vous est forte.


Ainsi, au travers de ce terme, il nous est offert une vision plus transparente de ce que nous pouvons faire, en tant que parent(s), pour nous inscrire avec nos enfants dans une relation familiale plus positive à leur développement.

Un peu comme une feuille de route, cette terminologie nous sert de boussole. Elle nous donne une direction à suivre, qui nous mène avec certitude vers un paysage plus serein, et ce même quand nous nous sentons perdus, démotivés ou tout simplement complètement déboussolés!



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